Nous ne voyons pas le virus COVID-19 comme il cause de grands dommages au pays et au monde. Pourtant, nous pouvons faire preuve de résilience face à cette crise et utiliser cette résilience pour mieux collaborer, innover et la surmonter.
Aujourd’hui, le pays est confronté directement à l’injustice et aux préjudices raciaux – une pandémie d’un autre genre qui se cache à la vue de tous et qui, dans des moments comme ceux-ci, domine notre champ de vision à travers l’usage tragique et illégal de la force contre des personnes qui sont continuellement marginalisées. C’est une maladie que nous avons nous-mêmes créée, mais comme pour la COVID-19, notre objectif est de collaborer, d’innover et de surmonter également cette pandémie.
Nous travaillons au sein des organismes de services sociaux et de leurs communautés pour guider ces efforts, tant au niveau interpersonnel qu'au niveau institutionnel ou structurel. Nos parcours dans ces efforts ont été façonnés par nos expériences, nos succès et nos échecs. Beaucoup d'entre nous sont limités par le fait d'être des hommes et des femmes blancs, mais nous sommes encouragés par le fait d'être blanc, avec tous les privilèges inhérents que cela implique. pourquoi nous devons prendre cette lutte personnellement.
Que nous disent les organismes et les communautés sur la manière de surmonter les inégalités raciales ? Que pouvez-vous faire pour y remédier ? Voici une liste imparfaite d’observations :
- Les efforts visant à appliquer une optique d’équité raciale aux organisations et systèmes actuels ne sont peut-être pas très ambitieux au début, mais cela peut changer rapidement en fonction de l’intentionnalité des dirigeants. Dans une agence d’État, un PDG nouvellement nommé a fait de la formation et de la réforme en matière d’équité raciale une priorité stratégique dès son entrée en fonction, dans un environnement autrefois considéré comme moins prêt à progresser sur ce front que d’autres. Ils ont pris exemple sur l’état de préparation de quelques communautés innovantes au sein de l’État. Rétrospectivement, cette orientation a été bien accueillie et est arrivée à point nommé.
- Pour réunir une coalition afin de relever ce défi, il faut parfois commencer par trouver une « porte d’entrée » dans l’effort par une porte plus accessible et plus ouverte – une zone de confort initiale. Les moyens d’appliquer cette optique comprennent les intérêts liés au bien-être des travailleurs, l’utilisation de données pour souligner les disparités, la définition et la mesure de la mobilité, et même l’optique de la crise de la COVID-19, en constatant les inégalités dans la façon dont la maladie se propage et l’accès inégal des personnes à l’aide médicale.
- Il peut être utile de considérer l’application d’une optique d’équité raciale comme progressiste plutôt que corrective. L’une des causes profondes de cette résistance peut être le fait que les dirigeants du système n’aiment pas se sentir incompétents alors qu’ils ont travaillé dur pour faire progresser leurs agences et leurs écosystèmes par d’autres moyens. Au lieu de condamner ces dirigeants comme étant fragiles et faisant partie du problème systémique, l’encouragement peut être la meilleure approche pour les aider à se réveiller et à travailler dans ce domaine.
- Une autre cause fondamentale de résistance peut être la « peur du chaos et des sentiments blessés ». On craint souvent que nous ne créions une contagion émotionnelle de peur, de ressentiment, d’attitude défensive et de douleur insoluble. Ces craintes proviennent à leur tour d’un manque d’expérience, de compétences et d’outils pour faciliter et gérer les dialogues entre divers groupes où les émotions peuvent être exacerbées. Nous pensons qu’une approche tenant compte des traumatismes pour soutenir ces groupes est particulièrement utile. Le simple fait d’être présent et d’écouter activement, tout en gardant un sentiment de calme, peut contribuer grandement à créer une compréhension et une collaboration.
- Il est particulièrement frappant de constater à quel point la résistance peut être faible dans des contextes où la conception de la gouvernance et la dynamique du pouvoir en place émanent d'abord de la communauté elle-même, puis d'organisations communautaires et, en fin de compte, d'entités publiques telles que des sponsors et des entraîneurs. Dans de tels contextes, l'application d'une optique d'équité raciale est plus naturelle, organique, intuitive et peut ne pas nécessiter autant de cadrage, de terminologie et de renforcement explicites.
- Même dans les efforts les plus intentionnels et les plus habiles visant à appliquer cette optique, lorsqu’ils émanent d’une agence publique et se propagent à partir de celle-ci, les progrès peuvent être lents, inégaux et ne pas durer lorsque la direction officielle change. En fin de compte, nous réussirons à changer la réalité de l’injustice raciale sur le terrain si nous donnons le pouvoir à ceux qui occupent ce terrain.
- Il est clair pour nous que lorsque l’on applique une optique d’équité raciale avec intentionnalité et compétence, on constate au fil du temps des améliorations en matière de collaboration, d’innovation, de confiance et d’autonomisation. Pourtant, nous ne disposons pas de beaucoup d’outils pour mesurer un tel retour sur investissement dans notre pays, et nous en avons besoin. L’implication plus profonde ici est que nous définissons souvent le succès aujourd’hui par les revenus financiers et les actifs plutôt que par les actifs sociaux et le pouvoir de donner et de pardonner. Là encore, le défi de la mesure réside dans le manque d’intentionnalité et de compétence, deux éléments que nous pouvons surmonter.
Il s’agit d’une liste imparfaite, destinée à commencer à exploiter ce que nous traversons chacun d’une manière qui, espérons-le, pour certains d’entre nous, ouvre la porte à ce qu’Alan appelle « un leadership calme, réfléchi et intentionnel ; un état d’esprit adaptatif ; et une préparation à la prochaine étape de la « croissance post-traumatique ».
Nous attendons avec impatience vos ajouts à cette liste, et nous vous remercions pour tout ce que vous faites.
∎
Lire d’autres histoires de résilience : Première partie | Deuxième partie | Troisième partie : Application d’une optique d’équité raciale